En 2015, alors que la mairie de Paris lançait son Plan Vélo, elle ne pouvait se douter que le terme de celui-ci coïnciderait avec un contexte sanitaire favorisant sa pratique utilitaire. Si le premier plan se voulait ambitieux dans son réaménagement des pistes cyclables de la ville, le bilan de l’accidentologie des vélos à Paris et les raisons relatives à celui-ci questionnent l’efficacité du premier plan.


Mettre à l’agenda une pratique utilitaire du vélo

 Alors que Georges Pompidou déclarait en 1971 devoir “adapter les villes aux automobiles”, la mise à l’agenda d’un aménagement de la capitale française au profit de ses cyclistes intègre une nouvelle politique des mobilités.

 En avril 2015, le Conseil de Paris votait son Plan Vélo 2015-2020, prévoyant un investissement de 150 millions d’euros pour son budget. Axé autour d’une priorité à la sécurisation du réseau cyclable, le Plan résultait des enquêtes menées auprès de ses usagers parisiens. Ses objectifs : doubler les pistes et créer 10 000 nouvelles places de stationnement, initier l’apprentissage du vélo en ville aux écoliers parisiens et faire de la prévention.

 La promulgation en décembre 2019 de la Loi orientation des Mobilités (LoM) confirme d’ailleurs le tournant urbain déjà promu par la ville de Paris. La volonté de tripler la part modale du vélo dans les déplacements des Français y est également inscrite.

 L’avènement de la crise sanitaire en 2020 relative à la pandémie du Covid-19 favorise le déplacement cyclable mais exige de ces récents aménagements un entretien et une expansion. L’apparition des dites « coronapistes » dans le but de fluidifier la circulation et soulager les transports publics initient nombre de néo-cyclistes. Si de nombreuses villes européennes comme Saint-Etienne ou Marseille décident de les effacer après quelques semaines, la mairie de Paris obtient de l’accord du gouvernement qu’elles soient soutenues dans le plan « France Relance ». 2020 devient l’année du vélo. La culture de la pratique utilitaire du vélo s’ancre dans le quotidien de nombreux parisiens, questionnant leur sécurité.

Fin du premier Plan Vélo (2020) : quel bilan sécurité?

 L’étude des données relatives au comptage des vélos de 2020 pose ainsi la question, au terme du premier Plan Vélo, des prochains enjeux de sécurisation et amélioration du réseau cyclable. L’intensification de la circulation d’usagers, souvent néo-cyclistes, exerce une pression supplémentaire sur les nouveaux aménagements. 

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 Parallèlement, la part de cyclistes accidentés hors des pistes cyclables est majoritaire. L’on peut ainsi déduire que si les aménagements permettent le développement d’un réseau qui s’affirme comme une alternative sûre aux transports en communs et personnels, une part des routes pratiquées par les cyclistes reste inadaptée à la sécurité des vélos.

Récurrence des zones accidentées à vélo à Paris en 2020

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